25/04/2007
Mon artiste préféré?
Je veux vous parler d’un artiste du sud. Le dessin pour lui c’est une histoire de famille. Ses parents, tous deux instituteurs, avaient un grand talent. Ils décoraient leurs classes de magnifiques illustrations et j’imagine ces beaux dessins côtoyant les cartes anciennes d’histoires et de géographie.
Tout petit déjà, pendant la dernière guerre, il dessinait les soldats qui occupaient son village. Ils furent les premiers admirateurs d’un talent prometteur.
Je l’ai toujours connu dessinant dès qu’il avait un moment de liberté. Enfant, j’admirais avec envie tous ces tubes de couleurs, les pinceaux de tailles multiples, l’encre de Chine et son noir profond, les sanguines, les fusains et tous ces papiers magnifiques, épais, aux grains variés, qui étaient autant de promesses d’œuvres prochaines…
J’adorais par-dessus tout l’odeur de l’huile de lin utilisée pour diluer la couleur. La pièce embaumait, c’était un vrai bonheur !
Alors j’admirais l’artiste à l’œuvre. Devant une telle facilité, une telle rapidité et un tel talent je restais interdite et me disais alors qu’il possédait un vrai don. C’était magique ! Le pinceau courrait sur le papier à une vitesse folle et donnait en quelques secondes le mouvement à des objets inanimés. Les chevaux au galop semblaient prêts à surgir du tableau tant l’impression de mouvement était grande. On aurait juré qu’ils voulaient s’échapper de ce cadre trop étroit et courir vers la liberté…
Des années durant je me dis que les plus jolis dessins que je pouvais tracer laborieusement ne seraient jamais de l’art en comparaison, mais seulement peut-être décoratifs par l’attrait de leurs couleurs. Et aujourd’hui encore, j’hésite à saisir un pinceau.
Ses aquarelles sont particulièrement belles. Les couleurs sont délicates et subtiles, le dessin est suggéré et les sujets s’animent et prennent vie. Sans jamais avoir visité la belle et attachante Bretagne, terre des légendes, il a su imaginer de vieux gréements aux voiles de brique rouge. J’ai eu la chance de me rendre au rassemblement des vieux gréements qui a lieu tous les quatre ans à Brest. Je me disais qu’il n’aurait pas pu mieux les immortaliser en les dessinant d’après nature.
L’originalité de son dessin c’est son inspiration. Il imagine sa création et la projette directement sur le papier, sans rien copier, en deux temps trois mouvements.
La vie qu’il insuffle aux chevaux, ses animaux de prédilection, est remarquable. Et l’on ressent au travers du dessin tout l’amour et l’admiration qu’il porte à ce noble animal.
Le sud, son sud natal, l’inspire dans ses créations. Il met en scène les paysages Méditerranéens, l’eau, les bateaux, les corridas, le cirque, tout en couleurs, les couleurs de mon sud… Je pourrais vous en parler des heures mais je vais vous faire partager quelques unes de ses aquarelles.
Vous l’avez sans doute deviné, il est mon père, ce héros au sourire si doux…
00:05 Publié dans Mes artistes de prédilection | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : artiste, aquarelle, dessin, sud