Wanted...

C'était une belle journée qui s'annonçait. Une de ces longues journées où l'on pense que le temps nous appartient , où l'on imagine déjà le bonheur de ne pas avoir de contraintes et de pouvoir errer à l'aventure...

L'aventure, pas tout à fait, nous avions prévu ce jour là de nous rendre mon prince et moi à Paris dans le quartier du Marais. Et j'avais un but fort précis. Je voulais retourner dans mon paradis, celui de mes perles rares. La sublime boutique à l'ancienne de la rue des Archives se nomme "Tout à Loisir". Je vous livre un de mes secrets. Et j'espérais justement que la bien nommée, m'offrirait ce jour là, le bonheur de choisir tout à loisir quelques rares merveilles...

Mais je fus fort déçue car en cette belle journée de printemps, ma boutique aux trésors était close... Je me suis attardée derrière le verre des vitrines pour admirer les perles précieuses et convoitées que je ne pouvais toucher... Mais peut-être était-ce plus raisonnable... Tel était mon destin ce jour là!

Nous nous sommes promenés dans les ruelles charmantes de ce quartier du vieux Paris. La lumière était douce, l'atmosphère légère et il régnait comme un air de liberté absolue. 

Et puis rue des quatre fils, nous l'avons découvert, tout seul, perdu et triste. Plus triste encore à l'idée du chagrin de l'enfant qui l'avait par mégarde laissé choir et dont les parents distraits l'espace d'un instant ne s'étaient rendu compte de rien...

Il avait pour nom, qui peut le dire, qui sait, peut-être Lapin, Pinpin, Lapinou ou tout simplement Doudou... Il était là au bord d'une fenêtre. Une main charitable l'avait déposé en imaginant que quelqu'un sans doute le cherchait déjà.  

Alors je fus émue par cette petite peluche qui semblait au bord des larmes et je pensais avec un pincement au coeur à la tristesse de l'enfant et à l'angoisse des parents. Comment calmer et rassurer celui ou celle qui n'avait plus son tendre ami. Et je me souvins de ma propre angoisse quand bien des fois nous nous étions rendus compte au gré d'une promenade que l'un de nos petits trésors avait égaré son doudou...  Ce furent alors des courses folles pour revenir sur nos pas à l'inverse et se remémorer les lieux que nous avions foulés.

Heureusement pour nous, une petite fée veillait et chaque fois nous avons retrouvé le malheureux égaré, à notre plus grand soulagement. Nous avons eu beaucoup de chance car nos enfants avaient jeté leur dévolu sur des peluches que nous n'avons jamais croisées dans des boutiques et il aurait été impossible de remplacer l'irremplaçable.

Ce soir, lorsque mon petit prince une fois au lit m'a demandé de lui donner son petit ours, j'ai repensé avec nostalgie au petit lapin bleu abandonné derrière ses barreaux, rue des Quatre fils dans la Marais...    

Et vous, vous souvenez-vous de votre tendre ami d'enfance?