Un air de printemps

Un petit coup de baguette et le gel délicat qui avait un instant pétrifié la nature de ses transparences cristallines s’en est allé…

Il rêgnait comme un air de printemps ce dimanche dans le si beau et majestueux parc de Versailles…

Une longue promenade dans la douceur d’un printemps trop précoce nous a menée du hameau de Marie-Antoinette, au petit Trianon. Là, nous avons emprunté ce passage déserté par les foules de promeneurs du dimanche. Il est calme, tranquille et un peu mystérieux. Il est caché derrière le pavillon qui achève la perspective des jardins du petit Trianon. L’allée est large et dans mon souvenir bordée de roses anciennes aux subtiles couleurs de vieux rose. Mais pour l’heure les roses se sont endormies et ne font plus partie que d’un songe d’une lumineuse journée d’été…

Et puis voici le petit pont enfoui dans le feuillage, à peine visible, qui mène en quelques pas au grand Trianon. Et je me plaît en cet instant à imaginer les personnages d’autrefois qui ont parcouru ces lieux enchanteurs…

       

Nous avons enfin rejoint le grand canal et ses rives envahies par les enfants qui contemplent les embarcations de bois. Elles naviguent sur les eaux calmes dans un glissement léger qui dérange à peine une foule de carpes voraces et monstrueuses.

Et la récompense d’une si vaillante marche pour de petites jambes d’enfants fut une pause dans le charmant salon de thé du bord de l’eau. “La flotille” est son nom, et cet endroit a gardé le charme ancien des parcs d’autrefois tels que je me les imagine…

  

Ce fut un joli de moment de bonheur. C’était un dimanche qui avait un avant goût de printemps…